La Croix Reliquaire Saint-Louis

par **Muriel AZ** Dim 29 Nov 2015 - 9:05

(XIIIe siècle)

La croix aurait été offerte par le roi Saint-Louis au seigneur d'Orval, Henri II de Seuly.

Dérobée au XVIe siècle, elle fut restituée à la fabrique de la paroisse en 1575, comme l'indique un document conservé aux archives du Cher (E 1587).

Au XVIIe siècle, la famille de Condé y ajouta un socle en argent doré. Une légende veut que, volée et échangée contre des anneaux d'or, elle fut
retrouvée près de l'Ombrée, par un taureau qui, avec ses cornes, la retira d'un fourré où elle avait été jetée par le receleur pris de remord.

Au XIXe siècle, elle servit de modèle au vitrail du chœur de l'église.

Depuis 1891,date de son classement par les Monuments Historiques, elle a quitté quatre fois sa paroisse, en 1900 à l'occasion de la rétrospection sur l'art français à Paris, en 1965 toujours à Paris pour l'exposition des trésors des églises de France, en 1980 et en 1986 pour être présentée à Saint-Amand et Noirlac. Aujourd'hui, après sept siècles de pérégrinations et de sommeil dans une banque Saint-Amandoise, le précieux reliquaire s'offre à nouveau aux yeux des visiteurs, bien à l'abri de son écrin blindé. Croix en vermeil (argent et or), de fabrication française, terminée aux quatre extrémités par des fleurs de lys. Sur la surface principale sont fixés :

* Au centre un Christ en croix tête nue et nimbée cachant une petite boîte cruciforme pouvant s'ouvrir.
* Aux extrémités figurent deux fleurs de lys d'or sur fond d'azur et deux châteaux sur fond de gueule

(Armoiries de Saint-Louis et de Blanche de Castille) et quatre petites chasses en cristal, une cinquième au-dessus de la tête du Christ, renferme la relique de la Sainte Epine, prélevée sur la couronne de la passion du Sauveur et rapportée de terre sainte par le roi Saint-Louis.

* Au revers, décoré de rinceaux ciselés, le médaillon central amovible et les quatre médaillons des extrémités sont formés d'une plaque d'argent émaillée de bleu foncé, sur lequel se détachent des motifs floraux blancs. L'identification des reliques placées à l'avant est donnée par les inscriptions en capitales :

- sur le cartouche principal : + DE SPINIS CORONE DOMINI (Epine de la couronne du Seigneur).
- aux quatre extrémités : + DE LACTE BEATE VIRG (du lait de la Vierge Marie, en réalité de la poudre d'une pierre appelée galactite).

Sur le socle de la croix, en forme de de coupe renversée, contient également un reliquaire vitré. Ce pied en argent doré décoré sur le bord d'un rang de petites oves et d'un cordon de feuilles d'acanthe, porte en-dessous une inscription en latin que l'on peut traduire ainsi :

" Le sérénissime prince de sang royal, Henri Louis de Bourbon, duc d'Enghien, âgé de huit ans, a fait ajouter une base d'argent à la très précieuse croix fabriquée au temps du roi Saint-Louis, son ancêtre, l'an de grâce 1651 au mois d'août".